Ganglion sentinelle
Depuis 20 ans, la technique du ganglion sentinelle s'est développée dans le cancer du col et notre équipe a largement participé à son développement [Lécuru et al, Journal of Clinical Oncology 2011].
Celle-ci vise à remplacer les curages ganglionnaires pelviens.
Le principe de la technique est d’injecter dans le col un traceur et de prélever les premiers ganglions marqués. S’ils sont indemnes, le risque d’avoir une atteinte dans un autre ganglion est très faible.
Cela permet de prélever moins de ganglions et de réduire la morbidité des prélèvements ganglionnaires. Les curages classiques sont en effet responsables de lymphœdèmes ou lymphocèles (cf chapitre sur les complications des curages) dans plus de 15% des cas (Mathevet P & al).
Cette technique a d’autres intérêts. L’analyse très fine d’un petit nombre de ganglions permet de diagnostiquer des métastases de très faible volume. Des patientes considérées comme indemnes de métastases ganglionnaires ont ainsi un diagnostic redressé et une prise en charge de meilleure qualité.
Enfin cette technique permet de localiser des ganglions de drainage dans des territoires anatomiques inhabituels. On sait depuis longtemps, que le drainage lymphatique peut se faire dans des territoires inhabituels dans 15 à 20% des cas. Cette technique permet de les identifier et apporte une information de meilleure qualité.
Pour repérer ces ganglions, nous avons utilisé pendant longtemps l’association d’un isotope et d’un colorant, le Bleu Patenté.
Aujourd’hui, la fluorescence permet d’être plus efficace, à moindre contrainte pour la patiente et moindre coût. De nombreuses études ont maintenant rapporté la supériorité de cette technique par rapport à la méthode combinée des années 2000.
La technique du ganglion sentinelle est validée pour de nombreux cancers, comme le cancer du sein, de la vulve, le mélanome, etc.
Elle ne l’est pas pour le cancer du col. Un protocole, SENTICOL III , est actuellement en cours en France et dans d’autres pays pour vérifier qu’il n’y a pas de perte de chance en termes de survie. Les données actuellement disponibles sont rassurantes, mais demandent à être confirmées.