Chimio-Hyperthermie-Intra-Péritonéale (CHIP)
Concept :
L’objectif est de traiter le plus efficacement possible la maladie microscopique présente sur le péritoine.
Le principe repose sur l’association d’une chirurgie de réduction tumorale complète, d’une chimiothérapie délivrée avec une dose importante directement sur le péritoine et d’une hyperthermie locale. Le but étant de stériliser une maladie cancéreuse microscopique, dans le but d'améliorer la survie.
Les principes techniques
La résection :
La réalisation de la CHIP exige dans un premier temps l'exérèse chirurgicale complète de la carcinose péritonéale macroscopiquement décelable (visible à l'œil nu) par le chirurgien. Cette cytoréduction chirurgicale minutieuse associée à la CHIP, dure plusieurs heures.
La chimiothérapie :
Lorsque toutes les lésions tumorales ont été enlevées, l'abdomen du malade est rempli d'un liquide qui est chauffé à 42°C. Le liquide contenant la chimiothérapie, circule dans l'abdomen du malade pendant 1 h 30. Cette chimiothérapie délivrée par voie intrapéritonéale a l'avantage de baigner la totalité des surfaces des organes et parois de l’abdomen ; elle expose ainsi les sites tumoraux intra-abdominaux à des concentrations élevées d'agents cytotoxiques qu'il serait impossible d'atteindre par voie systémique pour des raisons de toxicité.
Les indications :
La CHIP est une option lors du traitement initial, chez les patientes qui entrent dans un schéma de chimiothérapie néoadjuvante – chirurgie d’intervalle.
Cette prise en charge est proposée aux patientes dont la maladie n’est pas résécable lors d’une intervention initiale (le plus souvent en raison d’une atteinte digestive nécessitant des résections digestives multiples).
On commence le traitement par la chimiothérapie dans le but de rendre réalisable une intervention après 3 ou 4 séances de chimiothérapie.
La « chirurgie d’intervalle » est alors réalisée, avec l’objectif d’une résection complète des lésions visibles.
Il faudra ensuite compléter la chimiothérapie jusqu’à un total de 6 à 8 séances.
Un essai thérapeutique a montré un bénéfice en termes de survie sans progression et de survie globale en cas d’association d’une CHIP au moment de la chirurgie d’intervalle (en cas de résection complète ou presque de la carcinose).
La CHIP peut être également proposée en cas de récidive dite « platine sensible » d’un cancer de l'ovaire. Ce traitement s'intègre alors dans un protocole de recherche multicentrique (CHIPOR) et est proposé à la patiente par le chirurgien si elle remplit les conditions requises pour être inclue dans le protocole.
Les suites opératoires :
Après ce type d'intervention, un séjour en réanimation ou unité de soins intensifs est systématique, afin de dépister et traiter les effets toxiques de la chimiothérapie sur certains organes, les reins en particulier.