Syndrome de Lynch
Le syndrome de Lynch est une affection génétique, appelée aussi syndrome HNPCC (Hereditary Non-Polyposis Colorectal Cancer ou Cancer colorectal héréditaire sans polypose).
Il est dû à la mutation d’un des quatre gênes hMLH1, hMSH2, hMSH6 ou PMS2, qui assurent en temps normal le diagnostic et la réparation des mésappariements de l’ADN lors de sa réplication.
Cette mutation est transmise dans la famille selon un mode autosomique dominant.
- Autosomique : la transmission n’est pas liée au sexe. Les femmes et les hommes peuvent être porteurs et transmetteurs.
- Le risque de transmission est de 50%
- Dominant : le fait d’hériter de la mutation fait que l’on est exposé.
Cette prédisposition conduit à une augmentation du risque de développer des cancers, au premier rang desquels le cancer colorectal sans polypose (Human nonpolyposis colorectal cancer [HNPCC]), le cancer de l’endomètre chez les femmes, et dans une moindre mesure, le cancer de l’ovaire, de l’intestin grêle, de l’estomac, des voies excrétrices urinaires et hépatobiliaires. Ainsi, le risque cumulé de développer un cancer colorectal ou de l’endomètre à l’âge de 80ans s’élève respectivement à 20 et 40 %.
Le syndrome de Lynch doit être suspecté clinique lorsque l’on constate :
- Au moins trois apparentés avec un cancer du spectre restreint
- L’un est apparenté au premier degré avec l’un des deux autres
- Au moins deux générations atteintes
- Au moins un cancer diagnostiqué avant l’âge de 50 ans
- Une polypose adénomateuse familiale est exclue
- Les tumeurs doivent être vérifiées
Ces critères sont définis sous le nom de critères d’Amsterdam 2.
Ce syndrome doit également être systématiquement recherché en cas de cancer de l’endomètre survenant avant l’âge de 50 ans ou quel que soit l’âge si un apparenté au premier degré a été atteint d’un cancer colorectal ou d’un cancer du spectre LYNCH.
Les laboratoires d’anatomopathologie effectuent en routine la recherche de ce syndrome par un test immuno-histo-chimique qui évalue l’expression des protéines codées par ces gènes.
En cas de test positif, en cas d’arbre généalogique évocateur, une consultation d’onco-génétique est nécessaire ainsi qu’une confirmation de l’anomalie par une recherche de mutation en biologie moléculaire.
L’identification précoce des sujets porteurs de la mutation est importante car :
- Elle permet un dépistage ou une prévention des autres cancers
- Elle permet de diagnostiquer les apparentés atteints et de leur proposer un dépistage ou une prévention des principaux cancers.
Les personnes touchées par ce syndrome doivent donc bénéficier d’une surveillance et d’un suivi spécifique et régulier.
Les recommandations actuelles préconisent la surveillance suivante :
- Réalisation d’une coloscopie tous les deux ans à partir de l’âge de 20 ans.
- Réalisation d’une fibroscopie oeso-gastro-duodénale lors de la réalisation de la première coloscopie
- Dépistage gynécologique annuel, comportant un examen clinique, une échographie et un prélèvement endométrial
Il est également possible de réaliser une hystérectomie totale non conservatrice à partir de l’âge de 40 ans (recommandations INCa 2009). Dans la pratique, ces interventions sont surtout effectuées après 45 ans, car le risque de cancer de l’endomètre avant cet âge est faible ; et parce que les conséquences de l’hystérectomie sont moindres à cet âge. Des propositions différentes peuvent néanmoins êtres faites, en fonction de l’âge de survenue des cancers dans la famille ou des antécédents personnels de la femme. Le dialogue avec l’équipe d’onco-génétique est important.