Surveillance àprès traitement
L’objectif est de vérifier l’absence de récidive, de rechercher et traiter les effets secondaires des traitements, de prendre en charge les facteurs de risque, et d’aider un retour à la vie non médicalisée.
Elle fait intervenir les praticiens ayant participé au traitement (selon les cas : chirurgien, plasticien, oncologue médical, radiothérapeute oncologue) en binôme avec le MG ou le gynéco de la patiente mais aussi – si besoin- d’autres spécialités comme les nutritionnistes, les spécialistes de l’ostéoporose, les gynécologues médicaux, les médecins traitants, les psychologues, sexologues, les assistantes sociales, etc.
Ces « acteurs » peuvent être dans le centre qui a traité la patiente, mais également « en ville ». La surveillance des cas les moins sévères, qui sont aussi les plus fréquents, est aujourd’hui de plus en plus réalisée par les praticiens et soignants situés au plus près des patientes. Cela permet de maintenir la qualité de prise en charge et de grandement améliorer la facilité et le confort des examens.
La « télé-consultation » qui s’est beaucoup développée pendant la période de confinement induite par l’épidémie de COVID 19, sera probablement un moyen de maintenir le lien entre l’équipe soignante et les patientes, sans accumuler les déplacements.
La base de la surveillance est l’association d’un examen clinique, d’une mammographie et d’une échographie.
La rythme dépend du délai par rapport au traitement et de la gravité initiale. Le minimum est de réaliser un examen clinique tous les 6 mois et une mammographie annuelle. Dans la plupart des cas, aucun autre examen spécifique n’est nécessaire.
D’autres examens peuvent être utilisés comme l’IRM mammaire, le marqueur CA 153, d’autres examens d’imagerie (scanner, TEP), selon les caractéristiques initiales du cancer et son évolution.
Les modalités de surveillance sont définies en commun est expliquées lors de la consultation de fin de traitement. Elle est personnalisée, pour tenir compte de la maladie, de ses risques, des traitements en cours, des antécédents médicaux et pathologies associées, des contraintes, etc.
En dehors des soignants qui ont directement effectué le traitement, il est fréquent d’avoir recours à des spécialistes prenant en charge :
- L’ostéoporose.
La chimiothérapie peut induire une ménopause précoce et certains traitements hormonaux (inhibiteurs d’aromatase) peuvent aggraver une ostéoporose. Un bilan phospho-calcique et un examen ostéo-densitométrique peuvent être nécessaires. En cas d’ostéopénie ou d’ostéoporose, des traitements seront prescrits (activité physique, calcium, vitamine D, biphosphonates, etc).
- Des troubles métaboliques.
Les traitements hormonaux peuvent provoquer ou aggraver une anomalie du bilan lipidique. Le médecin traitant pourra vous conseiller le cas échéant (alimentation, surveillance, traitement).
- Surpoids et obésité.
Il s’agit de facteurs de risque de survenue du cancer du sein et cela pourrait aussi avoir un effet sur le risque de récidive.
Des spécialistes peuvent vous aider pour la reprise d’une activité physique, une modification de votre alimentation, un traitement.
- Symptômes liés à la ménopause.
La chimiothérapie et l’hormonothérapie peuvent provoquer une ménopause ou en renforcer les symptômes. Le problème est que les traitements hormonaux sont formellement contre-indiqués en cas de cancer du sein, alors qu’ils sont les plus efficaces pour traiter ces symptômes. Des traitements alternatifs peuvent alors être utilisés.
- Sexualité.
De multiples facteurs peuvent induire des troubles de la sexualité pendant et après le traitement. La fatigue, le stress, les symptômes liés à la ménopause (sécheresse vaginale en particulier), etc. sont très fréquemment observés. Une prise en charge spécifique est proposée aux femmes qui le souhaitent.
L’utilisation du bras du côté traité mérite quelques mots.
Longtemps, il a été recommandé d’utiliser le moins possible le bras du côté du sein traité, de ne rien porter, etc. La crainte était de voir apparaître un lymphœdème.
Le développement du prélèvement des ganglions sentinelles en remplacement des curages et la moindre agressivité des curages actuels font que cette complication est beaucoup moins fréquente qu’avant.
Les recommandations ont donc été inversées. Il faut utiliser son bras normalement, porter les charges de la vie courante, faire du sport, etc. Les seules attentions sont d’éviter les blessures et donc de mettre des protections (vêtements, gants) en cas d’activité à risque (bricolage, jardinage) ; et de désinfecter correctement une plaie si elle survient.
Enfin, il ne faut pas oublier que les autres examens de dépistage doivent être réalisés : frottis cervicaux (ou test HPV), coloscopies, etc.